Terminal énergies marines de Brest : vers un rayonnement européen ?

Un quai de 400 mètres, une portance adaptée aux charges très lourdes, un tirant d’eau de 8 mètres, 40 hectares de lots industriels bords à quai. Le port de Brest s’est transformé et agrandi pour accueillir les activités liées aux énergies marines renouvelables. "On espère un avenir radieux avec le déploiement annoncé des énergies marines renouvelables par la France et l’Europe", se félicite Daniel Cueff, vice-président de la Région Bretagne en charge de la Mer et du Littoral.

Un pari réussi

Il y a 12 ans, la Région Bretagne lançait les travaux du port de Brest avec la création d’un nouveau polder appelé à recevoir les activités de construction du futur parc éolien de Saint-Brieuc. "Il s’agissait de s’engager pour accompagner le développement industriel des énergies marines", rappelle le vice-président. "Une continuité logique pour le port de Brest, complète Christophe Chabert, directeur de la société portuaire Brest Bretagne (SPBB). En effet, l’infrastructure portuaire brestoise s’est créée par poldérisations successives pour accueillir du commerce lourd, de la réparation navale, etc. C’est pertinent de s’ouvrir aux énergies marines renouvelables avec cette assise industrielle tournée vers la mer". Si le démarrage de la France a été tardif, l’accélération est aujourd’hui sensible sur les énergies renouvelables. " On est passé d’un marché compétitif avant la guerre en Ukraine, à une problématique stratégique de souveraineté nationale. Un changement qui renforce le rôle du port de Brest, capable d’accompagner l’ambition de l’État sur l’éolien en mer. On avait raison d’anticiper et d’aller plus loin que les autres ports ".

Un modèle économique innovant

L’aménagement du terminal énergies marines du port de Brest est un engagement fort de la Région qui s’accompagne d’une gestion adaptée. « La société portuaire a été créée avec une vision sur le temps long : une concession de plus de 10 ans afin de rentabiliser ces investissements ». La Chambre de commerce et d’industrie, Brest métropole et la Région sont donc les 3 actionnaires de la SPBB qui exploite les infrastructures et superstructures du port de Brest : « un modèle précurseur qui fait quelques émules ». De plus, des collaborations ont été nouées avec les ports de Lorient et Saint-Nazaire « dans une logique interportuaire pour construire une offre globale française sur l’éolien. Par exemple, la construction des flotteurs à Brest, l’installation des turbines à Nantes, et des chaînes de mouillage à Lorient».

Viser l’international

"Brest est le port le plus en avance sur le sujet. Il accueille des utilisateurs en activité (pour le parc éolien de Saint-Brieuc) et les demandes affluent. On vit un tournant L’enjeu européen sur l’éolien en mer est de massifier la production. Pour l’instant, les autres espaces portuaires sont insuffisants pour accueillir cette industrie. Brest a donc un rôle essentiel à jouer", assure Christophe Chabert. "Nous avons par exemple reçu une délégation irlandaise", précise Daniel Cueff. "L’Irlande cherche un site pour la construction et l’assemblage d’éoliennes offshore. Le besoin est gigantesque en France et en Europe et on espère que Brest sera une base de niveau européen".