Service Systèmes d’informations scientifiques de la Mer (SISMER), Département Infrastructures de Recherche et Systèmes d’Information (IRSI), Centre Bretagne de l’Ifremer, Plouzané. Dans ces locaux se peaufine le catalogue de données d’Ocean Hackathon® 2025. Aux manettes : Amandine Thomas et Julien Meillon, tous deux ingénieurs en gestion de données et formateurs QGIS. Julien est aussi responsable de la cellule SEXTANT.
"L’infrastructure SEXTANT, explique Julien, possède trois fonctionnalités intéressantes pour Ocean Hackathon® : le dépôt de données et leur catalogage, la possibilité de les visualiser sur une carte, et le déploiement de l’instance sur n’importe quel site Internet via une API."
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Soulignons le travail conséquent de structuration mené par l’équipe SEXTANT conjointement avec Laura Perrin, en charge d’Ocean Hackathon® au Campus mondial de la mer, et l’ensemble des responsables data des 11 organisateurs des éditions locales de l’événement : identifier les besoins en données pour les 68 défis ; sélectionner les données utiles déjà présentes dans SEXTANT ; rédiger les métadonnées ; définir les filtres thématiques ; enrichir le catalogue avec de nouvelles données ; et connecter les portails d’autres fournisseurs (EMODnet, Global Fishing Watch, Copernicus, etc.). En quelques mois seulement !
Et ce n’est qu’en amont, car le jour J (du 17 au 19 octobre 2025), Amandine sera également présente en tant que coach SEXTANT et experte en géomatique, pour aider les équipes à Brest et dans les autres villes. "Pour les utilisateurs, ce travail permet de faciliter la recherche de données", précise-t-elle. Autant de temps gagné pendant le week-end pour aller plus loin dans les projets.
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SEXTANT est né en 2001. Depuis, l’infrastructure ne cesse d’évoluer pour tenir compte des technologies émergentes, des nouvelles réglementations (directive INSPIRE, loi Lemaire 2016, etc.) et des besoins. Chaque année en juin a lieu la journée de rencontre des utilisateurs de SEXTANT.
La communauté Ocean Hackathon® diffère de celle des partenaires habituels de SEXTANT : un atout pour faire évoluer l’infrastructure. "Il est intéressant de voir comment les équipes se baladent dans le catalogue", détaille Amandine. Leur point commun : être pressées par le temps du hackathon. "Nous basculons progressivement vers des protocoles offrant plus de rapidité, moins de latence." Le système est aussi devenu plus robuste. Terminé le temps où il fallait pallier les coupures pendant le week-end.
Que vont chercher les équipes en fouillant dans le catalogue ? "En 2023, se souvient Amandine, les données du réseau ILICO (infrastructure de recherche littorale et côtière) ont été très utilisées. Elles permettent d’accéder à des données couvrant de nombreuses thématiques sur le milieu littoral. On peut aussi citer les données Quadrige, concernant l’observation et la surveillance de l’environnement marin et littoral, exploitées notamment pour des projets liés à la pollution côtière."
Les données sont nombreuses et les portails imbriqués. Avoir une seule porte d’entrée ainsi que des coachs pour guider les équipes est l’une des forces d’Ocean Hackathon®.
"Notre implication est à plusieurs niveaux, liste Julien. Nous sommes ambassadeurs d’Ocean Hackathon®, fournisseurs de données, coachs et bien sûr gestionnaires du catalogue de données." La participation à l’édition brestoise permet aussi de renforcer les liens avec des organismes "que l’on ne rencontre pas forcément au quotidien" (Cerema, Météo-France, etc.).
Contribuer au niveau global d’Ocean Hackathon® est également une manière de renforcer la notoriété de l’Ifremer à l’échelle internationale et de donner plus de visibilité aux scientifiques.
"Des Ocean Hackathon®, au début, il n’y en avait pas ou très peu. On voit aujourd’hui apparaître des formats similaires à l’échelle européenne. On se dit qu’en participant à cette action dès 2016, on avait visé juste", conclut Julien.
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Hasard du calendrier, une matinée dédiée à la rénovation de Datarmor était organisée le lendemain de l’interview. "5 To de données y sont stockées pour Ocean Hackathon®", précise Julien. Beaucoup de projets sont prévus pour le supercalculateur, dont la contribution au jumeau numérique de l’océan ou encore la bio-informatique marine.
En attendant, voyagez dans les data de l’espace-temps des campagnes océanographiques.
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