Énergie, entrepreneuriat dans les transitions et ouverture internationale : l’expertise de Vincent Perrot est mise au service d’Eolink depuis deux ans. Après une carrière chez Engie, l’énergéticien "sort du cocon" de la multinationale pour se lancer dans l’accompagnement à l’entrepreneuriat. À Strasbourg, "là où il a vu naître ses enfants", il crée en 2016 un incubateur de projets d’entreprise à impact et fortement ancrés dans leur territoire. Une expérience enrichissante qui dure cinq ans.
Le secteur de l’énergie change, et ce bouleversement le passionne à nouveau. "J’avais déjà rencontré Alain Morry (directeur commercial d’Eolink) en Afrique du Sud. Le projet de mon ancien collègue d’Engie m’a immédiatement séduit, car il est à la croisée de l’entrepreneuriat innovant et de l’industrie, au service de l’indépendance énergétique."
Chez Eolink, Vincent gère les finances et les fonctions supports : RH, assurances, communication… Il contribue aussi aux réflexions stratégiques sur la structuration de l’entreprise. "Pour développer notre technologie d’éolienne flottante, nous avons besoin de capitaux publics et privés."
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crédit : Ludys |
Installé pour l’instant à Strasbourg, il souligne son attachement breton : "Je porte un nom breton. Mon grand-père travaillait dans la marine marchande à Brest." D’est en ouest, rien n’est jamais si loin lorsqu'il est question d'innovation.
Le projet démarre en 2015. Marc Guyot conçoit une éolienne flottante pyramidale à quatre mâts, en alternative à la tour unique des éoliennes classiques. Une innovation qui permet "de répartir les efforts et d’alléger de 40 % la masse d’acier, dans une logique environnementale et de réduction des coûts". Les flotteurs multi-mâts, compacts, permettent un assemblage à quai plus économe en infrastructure.
Une première maquette est testée dans le bassin d’essai de l’Ifremer, à Brest. Elle évolue ensuite pour devenir un prototype à l’échelle 1:10e installé au large de Sainte-Anne du Portzic, première éolienne flottante raccordée au réseau.
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Alain Morry, directeur commercial d’Eolink. Crédit : Technopôle Brest-Iroise |
La suite se joue sur un quai du port de Brest, avec le développement d’un démonstrateur pré-industriel. Un projet partenarial, baptisé France Atlantique, qui mobilise une vingtaine de personnes. Des ressources supplémentaires seront nécessaires pour assembler l’éolienne de 140 m de haut et de 5 MW de puissance, "soit la consommation de 6 500 personnes". À terme, la technologie Eolink pourra supporter des turbines de plus de 15 MW, qui constituent le futur de l’éolien flottant. "Contrairement aux technologies monomâts qui exigent d'augmenter fortement la rigidité du mat pour accueillir des turbines plus lourdes, la technologie Eolink est parfaitement adaptée aux turbines de très grande puissance grâce à son architecture multi-mâts", précise Vincent.
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Crédit : Technopôle Brest-Iroise |
Après plusieurs années concentrées sur le développement de sa technologie, Eolink affirme aujourd’hui son ancrage territorial. "Nous souhaitons renforcer notre visibilité locale. Rejoindre la communauté Campus mondial de la mer est une évolution naturelle."
L’entreprise est liée aux collectivités locales, à l’Ifremer, France Énergies Marines, au Port de Brest… autant de partenaires économiques ou scientifiques. Vincent remercie aussi le Technopôle Brest-Iroise qui "a accueilli le projet dès ses débuts".
Le partenariat avec BrestPort est stratégique. L’expérience Eolink contribue notamment à adapter les infrastructures : renforcement des quais, acquisition de moyens de levage, etc.
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Crédit : Technopôle Brest-Iroise |
Un actionnaire espagnol, des fournisseurs internationaux, des coopérations scientifiques européennes… Eolink a une dimension internationale dès son origine. Vincent incarne aussi cette vision, lui qui a travaillé sur le développement et le financement de projets de centrales renouvelables en Thaïlande, en Afrique du Sud, en Belgique…
Côté marché, le multi-mâts d’Eolink a vocation à être déployé en France (pionnière en matière d’éolien flottant), mais aussi dans des marchés moteurs en Europe comme le Royaume-Uni et en Asie (Japon, Corée du Sud, Chine, Asie du Sud-Est).
Au printemps 2027, le démonstrateur assemblé quittera Brest pour le site d’essai du SEM-REV piloté par la Fondation Open C. À l’échelle humaine, la structure semblera immense, mais ce ne sera qu’un début : attendez-vous à voir passer des géants de plus de 300 m de haut, de véritables "Tours Eiffel".
Le Technopôle Brest-Iroise remercie Eolink pour la visite de ses installations lors de son séminaire d’équipe. Nous y avons pris de belles photos.
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Crédit : Technopôle Brest-Iroise |